Le 15 mai 2022, Charles de Foucauld sera proclamé Saint

Le 15 mai 2022, Charles de Foucauld sera proclamé Saint. Sa vie est marquée par une conversion permanente et un désir d’aller vers les plus petits. “Je veux habituer tous les habitants à me regarder comme leur frère, le frère universel”, tel était son souhait.

Né le 15 septembre 1858 à Strasbourg, il est orphelin à 6 ans. Commence une adolescence tourmentée, il perd la foi et est attiré par la vie facile. Entré à l’école de Cavalerie de Saumur, il goûte la vie spartiate lors d’opérations en Algérie, mais de retour à la caserne, il s’ennuie. À 23 ans, il quitte l’armée. Avide d’aventure, il réalise une expédition au Maroc (1882-1884). Succès géographique, cette expédition laisse des traces profondes en Charles : « L’Islam a produit en moi un profond bouleversement. La vue de cette foi, de ces hommes vivant dans la continuelle présence de Dieu m’a fait entrevoir quelque chose de plus grand et de plus vrai que les occupations mondaines ». Il cherche à donner du sens à sa vie.

Sur les conseils de sa cousine, il rencontre l’abbé Huvelin à Paris en 1886 et renoue avec la foi de son enfance. Sa conversion l’amène à donner sa vie au Seigneur : « Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, j’ai compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».

Après sept ans à la Trappe en Ardèche, puis en Syrie, il quitte la vie monastique et part à Nazareth. Il partage son temps entre travail manuel, adoration et méditation de l’Écriture. Ordonné prêtre en 1901 à Viviers, il part à Beni Abbès en Algérie, puis voulant rejoindre les plus lointains, il s’installe à Tamanrasset. Il mène une existence partagée entre la prière, l’étude, les voyages, les contacts avec les Touaregs dont il apprend la langue avec passion. Il vit une relation profonde avec son « Bien Aimé Frère et Seigneur Jésus ». Le 1er décembre 1916, il est tué lors d’une razzia de guerriers Sénoussites. Le grain est jeté en terre et il portera du fruit.

Son héritage pour aujourd’hui

Ce n’est pas un tiède. Sa conversion est subite et radicale et, à partir de ce moment, il n’aura de cesse de se rapprocher de plus en plus de Jésus, de Jésus à Nazareth.

Aller vers les plus petits. Sa motivation profonde est de prendre au milieu d’eux la dernière place comme Jésus… mais « Jésus a tellement pris la dernière place que nul ne saurait la lui ravir ».

Pas de prosélytisme. Il ne va pas au Sahara pour être ermite, ni pour prêcher, mais pour rencontrer les plus lointains. Il cherche à les aimer tels qu’ils sont, non à les convertir. Pour cela, il étudie leur langue (dictionnaire touareg) et leur culture (poésies). Sa vocation est de « crier l’Évangile par toute sa vie ».

« Amour de Dieu, amour des hommes, ce sera toute ma vie ». Sa passion pour le Christ dans l’Eucharistie va de pair avec le « Sacrement du Frère ». L’amour des plus petits le pousse à rencontrer Jésus dans le pauvre et l’autre différent (« Tout ce que vous avez fait aux plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » Mt 25,40).

Sortir de nos églises, aller vers l’autre là où il est. Charles de Foucauld nous ouvre à l’apostolat de la bonté, au sens de la fraternité universelle. Cette dimension de toute vie évangélique est une urgence pour notre temps. Il nous invite à sortir de nos frilosités et de nos enfermements et à poursuivre le chemin tracé : le Christ n’est pas confiné dans nos églises, il nous attend au cœur de notre humanité en quête de sens et de Fraternité.

Partout à travers le monde, des groupes de religieuses, de prêtres et de laïcs vivent de l’esprit de Nazareth, en fraternité. Dans la Drôme, 3 fraternités de laïcs se retrouvent chaque mois pour vivre de cet esprit..

Danièle et Vincent Ribier