Commentaire de l’Écriture, La Croix, 2ème dimanche de l’Avent, année A

 

Is 11, 1-10
Ps 71 (72), 1-2, 7-8, 12-13, 17
Rm 15, 4-9
Mt 3, 1-12

Partageons la parole de Dieu avec une sœur de la communauté des Sœurs apostoliques de Saint-Jean à Brest.

Comprendre

L’Avent que nous vivons est là pour réveiller en nous, à l’école de Marie, l’élan de cette espérance. Mais qu’est-ce que l’espérance ? Pour beaucoup d’entre nous, l’usage courant de ce mot est chargé d’une dominante d’incertitude, teintée d’inquiétude : « J’espère !… » dit l’éducateur, déçu des promesses réitérées et non tenues de son élève ! Mais l’espérance théologale ne connaît pas la crainte et sa force tient de ce qu’elle est certaine de Celui qui ne peut ni se tromper ni nous tromper : sûr(e) de Celui en qui j’ai mis ma foi, je vis dès aujourd’hui des promesses du Salut, de la joie éternelle, quand bien même mon pèlerinage terrestre reste grevé d’épreuves souvent bien lourdes.

Jamais l’espérance chrétienne ne cède au découragement : le Seigneur assume pleinement tous les accidents de l’existence, jusqu’à mon péché offert à sa miséricorde, pour me donner part à sa propre Vie. L’espérance est bien ce bras de levier sur lequel je m’appuie, dans une confiance toute filiale en Dieu, l’ancre qui arrime assurément ma barque : « Ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles ; (…) ils courent sans se lasser (…) » (Is 40, 31).

Méditer

« Engeance de vipères ! (…) Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres… » Laissons cet appel incisif de Jean Baptiste à la conversion empoigner nos existences afin de renaître avec l’Enfant-Dieu dans la nuit de Noël qui approche ! Où se love en moi « la vipère » qui crache son venin de médisance et de calomnies, menaçant mes frères déjà fragilisés par leur péché ? Quelles sont ces fausses sécurités religieuses que j’érige en dogmes stériles, alors que la foi m’introduit dans une relation humble et confiante avec Jésus, icône du Père ? Pourquoi ces armures qui refusent en moi de plier le genou devant le Christ, Dieu caché sous les traits de tout visage humain ? Faudra-t-il que le monde se déchire plus encore pour qu’enfin je lâche prise et m’offre à « la cognée » de l’amour de Dieu, capable de tout transformer ?

Noël approche… Nous célébrerons demain Celle qui, en son mystère, nous révèle comme « en grosseslettres » quelle est notre vocation : être saints et immaculés dans l’amour. Ce mystère, nous ne le réaliserons jamais par nos propres forces, non plus dans une illusoire perfection humaine. Il nous est offert, tel un trésor, par l’amour fou d’un Dieu qui ne sait qu’aimer et qui vient nous donner en partage sa joie d’aimer et d’être aimé(e). Peut-être est-ce la raison pour laquelle Dieu a voulu se faire si vulnérable, fragile Nouveau-Né mendiant le regard aimant de ses parents ? Ma vie est-elle cette terre assoiffée qui appelle la rosée de la grâce offerte ? Contemplons avec les yeux du cœur cet Enfant qui vient. Il mendie notre amour, notre tendresse. Pour Lui, car l’Amour appelle l’amour. Pour nous et pour nos frères. Pour nous combler de sa joie : dès à présent dans l’espérance, puis éternellement dans un bienheureux Face-à-face.

Prier

Père, à qui se fier en ce monde qui multiplie les trahisons ? Je suis moi-même si fragile et pécheur… Pourtant, je ne puis désespérer : tout ce que tu fais est bon. Tu as tellement aimé le monde que tu as envoyé ton Fils pour nous donner la vie en plénitude ! (Jn 3, 16 ; Jn 10, 10).

Vierge Marie, donne-moi l’espérance de ton cœur. Qu’en cet Avent, je laisse toute place à Jésus et que j’apprenne à tout vivre à partir de Lui. Baptisé(e) dans l’Esprit Saint et le feu de son Amour, donne-moi de porter un regard d’espérance sur toute chose, abandonné(e) comme un(e) enfant à l’étreinte du Père.