Commentaire de l’Écriture, 27ème dimanche du TO, année C

(Ha 1, 2-3 ; 2, 2-4)
(Ps 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9)
(2 Tm 1, 6-8.13-14)
(Lc 17, 5-10)

Comprendre

« Augmente en nous la FOI ! » Qu’est-ce que la foi ?

« Je te crois sur parole ! », disons-nous dans la vie courante. En effet, croire est un acte humain, plein d’intelligence. C’est donner mon assentiment à une vérité dont je n’ai pas l’évidence mais à laquelle j’adhère librement, appuyé sur quelqu’un en qui j’ai confiance. Dans la vie chrétienne, cette Personne à qui j’offre en toute liberté ma confiance est Dieu ; ce Dieu révélé en Jésus-Christ, sous le souffle de l’Esprit. Quelle est la raison de mon existence sur cette terre sinon l’Amour fou d’un Dieu Père qui veut me partager sa Béatitude éternelle ? Croire est une réponse d’amour à cet Amour, « c’est décider d’être avec le Seigneur pour vivre avec Lui » (Porta fidei n. 10). Oui, la foi demande un assentiment à des vérités révélées. Mais celles-ci n’ont de sens que si elles sont reçues et vécues dans une rencontre personnelle avec le Christ, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14, 6). Croire est ainsi une porte ouverte à cet Autre qui se fait « plus intime à moi-même que moi-même » (saint Augustin) pour infuser le plus humble de mon quotidien de la puissance de sa Résurrection.

Méditer

À cette belle question des Apôtres qui demandent à Jésus d’augmenter en eux la foi, Celui-ci donne une réponse bien déconcertante !…

N’aurais-je donc pas la foi, moi qui suis profondément attaché au Christ mais qui vois tant de mes prières apparemment infécondes ? Et puis, cela se saurait, n’est-ce pas, si la foi chrétienne faisait de nous des êtres tout-puissants ? Que Jésus veut-Il donc nous signifier ici ? La suite de l’Évangile ne nous éclaire pas franchement… Que comprendre ? Quelle lumière recevoir de ces versets pour ma vie quotidienne ?

Jésus commence par comparer la foi à une graine de moutarde. Ceci nous renvoie à une autre parabole où Il prend cette même image pour parler du royaume de Dieu (Mt 13, 31-32). La foi n’est-elle pas porte ouverte sur celui-ci ? Elle greffe en nous, dès l’instant de notre baptême, la puissance de vie du Ressuscité, telle cette minuscule graine qui devient un grand et généreux arbre. Elle inaugure en nous cette audacieuse assurance qui sait que « tout est possible à celui qui croit » (Mc 9, 23).

Mais la suite de l’Évangile, si elle peut nous dérouter, apporte un complément essentiel : Si « tout est possible à celui qui croit », ce n’est pas en vertu du croyant que je suis, mais en vertu de Dieu qui, par ma foi, vit en moi. « Car rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 37) alors que « ce n’est plus moi mais Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20) !

C’est pourquoi la vie du croyant que je suis est au service de ce Dieu qui est venu jusqu’à moi, se faisant semblable aux hommes, prenant sur Lui toute souffrance, toute mort, pour m’enfanter à sa vie…dans ma vie la plus quotidienne, quelle qu’elle soit. Scruter en moi et dans mes frères la présence de ce Dieu tout amour pour L’accueillir, L’écouter, Le servir, me mettre à Son école, L’aimer : tel est le chemin sur lequel Jésus m’invite à avancer ; alors ma foi sera capable de déplacer les montagnes. Jésus, par Marie, humble servante du Seigneur, augmente en moi la foi !

Prier

Ô Seigneur,

donne-moi la foi,

cette foi, grosse comme

un grain de sénevé,

qui fait franchir

les montagnes

dans la paix et la sérénité

de ton Amour.

Cette foi qui,

même dans la nuit,

nous rend sûrs de ton amour et de ta présence à nos côtés.

Une prière d’Élisabeth, étudiante à Paris 12

La Communauté des sœurs apostoliques de Saint-Jean à Brest