Allez, c’est le temps de la mission

La récente publication de la nouvelle traduction en français du Missel romain nous offre une belle occasion de consacrer un peu de temps au sacrement de l’Eucharistie qui est de tous les sacrements le plus susceptible d’être banalisé car il est celui qui est le plus souvent célébré. Au moins une fois par semaine, selon les prescriptions de l’Église et plus régulièrement encore pour ceux qui participent quotidiennement à la messe. S’il est bon d’avoir l’habitude de célébrer l’Eucharistie, il devient dangereux d’y participer par habitude !

 

La tradition de la célébration hebdomadaire s’est bien vite imposée dans la vie de l’Église selon ce que nous rapportent les documents les plus anciens : « Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » (Ac 2,42) ; « Le premier jour de la semaine, nous étions rassemblés pour rompre le pain, et Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec ceux qui étaient là. Il continua de parler jusqu’au milieu de la nuit, »
(Ac 20,7).

 

Si la forme définitive de la célébration de l’Eucharistie est relativement tardive, le schéma directeur est lui ancien et s’enracine dans la tradition juive. En suivant le plan de la rencontre des disciples d’Emmaüs avec Jésus ressuscité, nous avons en quelque sorte le plan de ce qui deviendra la messe (Cf. Lc 24, 13-33).

 

La célébration dans sa forme actuelle s’organise autour de deux pôles principaux : la liturgie de la Parole et la liturgie Eucharistique, préparées par une liturgie d’ouverture et achevées par une liturgie de l’envoi. Le peuple qui se rassemble se laisse, par la grâce et la miséricorde de Dieu, constituer en assemblée avant de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et de célébrer l’Eucharistie pour être envoyé pour une vie missionnaire. C’est d’ailleurs des derniers mots de la célébration que vient le nom de « messe ». En latin on dit : « Ite missa est » ce qui peut se traduire : « Allez c’est le temps de la mission » ou encore « Allez, vous êtes envoyés » ! Le rassemblement dominical n’est jamais replié sur lui-même, il est ouvert à la mission !

 

Puisse la nouvelle traduction du Missel romain nous aider à toujours mieux pénétrer dans la connaissance de ce que nous célébrons pour en vivre et en devenir messagers.

 

Père Michel Cacaud