Conférence d’Anne Burtz, responsable du service Famille et jeunes du diocèse sur les postures détaillées dans l’encyclique du Pape « Amoris Laetitia »

L’amour en famille

(Extrait du chapitre IV de la joie de l’Amour Pape François 2015 et de 1 co13,4-7)

1) La patience et attitude de service

  1. Dieu est « lent à la colère ». Etre lent à la colère c’est n’est pas se laisse pas mener par les impulsions et évite d’agresser. La patience de Dieu est un acte de miséricorde envers le pécheur et manifeste le véritable pouvoir. Avoir patience, ce n’est pas permettre qu’on nous maltraite. Lorsque nous exigeons que les relations soient idylliques ou que les personnes soient parfaites, ou bien quand nous nous mettons au centre et espérons que notre seule volonté s’accomplisse, alors, tout nous impatiente, tout nous porte à réagir avec agressivité La patience c’est lorsque je reconnais que l’autre aussi a le droit de vivre sur cette terre près de moi, tel qu’il est même s’il me dérange. Ce qui va avec c’est l’Attitude de service (qui montre sa bonté par des actes). La ‘‘patience peut se traduire par ‘‘serviable ’L’amour n’est pas seulement un sentiment mais doit se comprendre dans le sens du verbe ‘‘aimer’’. En hébreu : c’est ‘‘faire le bien.

2)L’amour n’envie pas, ne fanfaronne pas, n’étale pas

La jalousie ou envie signifie se sentir mal à l’aise en raison du bien de l’autre, ou en ressentir de la tristesse. Dans ce cas le bonheur des autres ne nous intéressent pas mais juste notre propre bien-être. Le véritable amour valorise les succès d’autrui, qui ne sont pas une menace. Il accepte que chacun ait des dons différents et divers chemins dans la vie. Il permet donc de découvrir son propre chemin pour être heureux, permettant que les autres trouvent le leur. La gloriole est le désir de se montrer supérieur pour impressionner les autres. Celui qui aime évite de parler trop parce qu’il est centré sur les autres, il sait se mettre à sa place sans prétendre être au centre. Ce qui peut éviter de perd le sens de la réalité. Certains se croient grands parce qu’ils sont plus instruits que les autres. Ils s’appliquent à être exigeants envers les autres et à les contrôler. Or ce qui nous grandit, c’est l’amour qui comprend, protège, sert de rempart au faible. L’attitude d’humilité fait partie de l’amour, car pour pouvoir comprendre, excuser, ou servir les autres avec le cœur, il est indispensable de guérir l’orgueil et de cultiver l’humilité.  La logique de l’amour chrétien « celui qui voudra être le premier d’entre vous, qu’il soit votre esclave » (Mt 20, 27). Ce conseil est valable aussi pour les familles : « Revêtez-vous tous d’humilité dans vos rapports mutuels, car Dieu résiste aux orgueilleux mais c’est aux humbles qu’il donne sa grâce » (1P 5, 5).

3) Amabilité et détachement

Aimer c’est aussi être aimable, détester faire souffrir les autres. La courtoisie « est une école de délicatesse et de gratuité » qui exige  qu’on apprenne à sentir, qu’on parle, qu’on se taise à certains moments ».[107] Etre aimable cela fait partie des exigences indispensables de l’amour.

Un regard aimable porté sur l’autre permet d’entrer en relation. En famille il faut apprendre le langage aimable de Jésus. Pour aimer les autres il faut s’aimer soi-même. « Celui qui est dur pour soi-même, pour qui serait-il bon ? […] . Selon saint Thomas « qu’il convient davantage à la charité d’aimer que d’être aimée » Les demandes l’Évangile : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10, 8).

4) Sans violence intérieure et le pardon

Il ne sert à rien d’alimenter l’agressivité intime, l’indignation, l ’irritation dissimulée ne sert à rien. Cela ne fait que nous rendre « malades » et finit par nous isoler. L’indignation est saine lorsqu’elle nous porte à réagir devant une grave injustice, mais elle est nuisible quand elle tend à imprégner toutes nos attitudes devant les autres. Sentir la force de l’agressivité qui jaillit est une chose, y consentir, en est une autre : « Emportez-vous, mais ne commettez pas le péché : que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep 4, 26). Voilà pourquoi il ne faut jamais terminer la journée sans faire la paix en famille.  Seulement un petit geste, une petite chose et l’harmonie familiale revient. Une caresse suffit, sans rien dire. Disons toujours ‘‘non’’ à la violence intérieure. La rancœur « vieillit » le cœur.  Le contraire, c’est le pardon, un pardon qui se fonde sur une attitude positive, qui essaye de comprendre la faiblesse d’autrui et cherche à trouver des excuses à l’autre personne, Mais généralement la tendance, c’est de chercher toujours plus de fautes, de supposer toutes sortes de mauvaises intentions, de sorte que la rancœur s’accroît progressivement et s’enracine. De cette manière, toute erreur ou chute du conjoint peut porter atteinte au lien amoureux et à la stabilité de la famille. Le problème est que parfois on donne la même gravité à tout, avec le risque de devenir impitoyable devant toute erreur de l’autre. La juste revendication de ses propres droits devient une soif de vengeance persistante et constante plus qu’une saine défense de la dignité personnelle. Personne ne dit que le pardon est facile Aucune famille n’ignore combien l’égoïsme, les dissensions, les tensions, les conflits font violence à la communion familiale et peuvent même parfois l’anéantir. Pour pardonner il faut nous pardonner à nous-mêmes. Souvent nos erreurs, ou le regard critique des personnes que nous aimons, nous ont conduit à perdre l’amour de nous-mêmes. Cela fait que nous finissons par nous méfier des autres. Alors, pouvoir accuser les autres deviennent un faux soulagement. Il faut prier avec sa propre histoire, s’accepter soi-même, savoir cohabiter avec ses propres limites, y compris se pardonner, pour pouvoir avoir cette même attitude envers les autres.

Si nous acceptons que l’amour de Dieu est inconditionnel, que la tendresse du Père n’est ni à acheter ni à payer, alors nous pourrons aimer par-dessus tout, pardonner aux autres, même quand ils ont été injustes contre nous. Notre vie en famille sera un lieu de compréhension, d’accompagnement et de stimulation. Sinon elle sera un espace de tension permanente et de châtiment mutuel.

5) Se réjouir avec les autres et l’amour excuse tout, l’amour espère

Se réjouir du bien de l’autre. Cela est impossible pour celui qui a besoin de toujours se comparer ou qui est en compétition, même avec le conjoint. La famille doit toujours être un lieu où celui qui obtient quelque chose de bon dans la vie, sait qu’on le fêtera avec lui. Ce qui va avec c’est :  «  l’amour excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout ». Bien que cela aille à l’encontre de notre usage habituel la Parole de Dieu nous demande : « Ne médisez pas les uns des autres » (Jc 4, 11). Éviter de porter atteinte à l’image de l’autre est une manière de renforcer la sienne propre, de se vider des rancœurs et des envies. L’amour a le souci de l’image des autres, avec une délicatesse qui conduit à préserver même la bonne réputation des ennemis. Les époux, qui s’aiment et s’appartiennent, parlent en bien l’un de l’autre, ils essayent de montrer le bon côté du conjoint au-delà de ses faiblesses et de ses erreurs. L’amour cohabite avec l’imperfection, il l’excuse, il sait garder le silence devant les limites de l’être aimé.

6) L’amour fait confiance et espère

Il ne s’agit pas seulement de ne pas suspecter l’autre de me mentir ou de me tromper.  L’amour fait confiance, il préserve la liberté, il renonce à tout contrôler, à posséder, à dominer. Cela favorise la sincérité et la transparence, c lorsque quelqu’un sait que les autres ont confiance en lui cela valorise la bonté fondamentale de son être, il se montre alors tel qu’il est, sans rien cacher. Celui qui sait qu’on ne l’aime pas de manière inconditionnelle, préférera garder ses secrets, cacher ses chutes et ses faiblesses, feindre ce qu’il n’est pas. En revanche, une famille où règne fondamentalement une confiance affectueuse, ou l’on se refait toujours confiance malgré tout, permet le jaillissement de la véritable identité de ses membres. Spontanément, on rejette la tromperie, la fausseté ou le mensonge

L’amour ne désespère pas de l’avenir. Relié au mot qui précède, cela désigne l’espérance de celui qui sait que l’autre peut changer. Il espère toujours qu’une maturation est possible, un jaillissement surprenant de la beauté. Cela implique d’accepter que certaines choses ne se passent pas comme on le désire. Cette personne, avec toutes ses faiblesses, est appelée à la plénitude du ciel. Là, complètement transformée par la résurrection du Christ, ses fragilités n’existeront plus, ni ses obscurités, ni ses pathologies. L’ être véritable de cette personne brillera avec toute sa puissance de bien et de beauté.

7 ) L’amour supporte tout

Supporter, dans un esprit positif, toutes les contrariétés. C’est une résistance dynamique et constante, capable de surmonter tout défi. Martin Luther King, qui refaisait le choix de l’amour fraternel même au milieu des pires persécutions et humiliations et disait « Celui qui te hait le plus a quelque chose de bon en lui ; même la nation qui te hait le plus a quelque chose de bon en elle ; même la race qui te hait le plus a quelque chose de bon en elle. Et lorsque tu arrives au stade où tu peux regarder le visage de chaque homme et y voir ce que la religion appelle ‘‘l’image de Dieu’’, tu commences à l’aimer en dépit de tout. Peu importe ce qu’il fait, tu vois en lui l’image de Dieu. Les individus qui sont pris dans ce système, tu les aimes, mais tu cherches à vaincre le système […]. Haine contre haine ne fait qu’intensifier l’existence de la haine et du mal dans l’univers. Cela se poursuit à l’infini. Le fort, c’est celui qui peut rompre l’engrenage de la haine. Quelqu’un doit être assez religieux et assez sage pour le rompre et injecter dans la structure même de l’univers cet élément fort et puissant qu’est l’amour ». Dans la vie de famille, il faut cultiver cette force de l’amour qui permet de lutter contre le mal qui la menace. L’amour ne se laisse pas dominer par la rancœur, le mépris envers les personnes, le désir de faire du mal ou de se venger. L’idéal chrétien c’est un amour en dépit de tout. ‘ J’admire parfois, par exemple, l’attitude de personnes qui ont dû se séparer de leur conjoint pour se préserver de la violence physique, et qui cependant, par charité conjugale, qui sait aller au-delà des sentiments, ont été capables de leur faire du bien – même si c’est à travers d’autres personnes – en des moments de maladie, de souffrance ou de difficulté. Cela aussi est un amour en dépit de tout » Pape François

 

Résumé des bonnes habitudes

1) La patience et attitude de service

 La patience : Ne pas se laisser mener par les impulsions et éviter d’agresser. Reconnaître que l’autre a le droit de vivre sur cette terre près de moi, tel qu’il est même s’il me dérange,

Ce qu’il va avec c’est l’Attitude de service ( montrer sa bonté par des actes). La patience peut se traduire part  »serviable ». ‘‘Aimer’’ en hébreu : c’est ‘‘faire le bien ».

2) L’amour n’envie pas, ne fanfaronne pas, n’étale pas

La jalousie (ou envie) : se sentir mal à l’aise ou triste en raison du bien de l’autre. Le véritable amour valorise les succès d’autrui.

 La gloriole : désir de se montrer supérieur pour impressionner les autres.

Ne pas trop parler de soi, être centré sur les autres, savoir se mettre à la place de l’autre au risque de perdre le sens de la réalité. L’attitude d’humilité fait partie de l’amour, pour pouvoir comprendre, excuser, ou servir les autres avec le cœur.

 

3) Amabilité et détachement

Aimer c’est aussi être aimable, détester faire souffrir les autres. Apprendre à sentir quand parler, quand se taire. Être aimable est une exigence indispensable de l’amour. Un regard aimable permet d’entrer en relation. Pour aimer les autres il faut s’aimer soi-même. « Celui qui est dur pour soi-même, pour qui serait-il bon ?  « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10, 8).

4) Sans violence intérieure et le pardon

Violence intérieure : Alimenter l’agressivité intime, l’indignation. L’irritation dissimulée ne sert à rien, cela rend malade et isole. L’indignation est saine lorsqu’elle nous porte à réagir devant une grave injustice. Sentir la force de l’agressivité qui jaillit est une chose, y consentir, en est une autre : « Emportez-vous, mais ne commettez pas le péché : que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep 4, 26).  Ne jamais termine la journée sans faire la paix en famille par un petit geste, une petite chose. La rancœur vieillit dans le cœur.

Le contraire, c’est le pardon. Essayer de comprendre la faiblesse d’autrui et cherche à trouver des excuses à l’autre personne. Supposer toutes sortes de mauvaises intentions accroît la rancœur. La juste revendication de ses propres droits peut devenir une soif de vengeance persistante et constante plus qu’une saine défense de la dignité personnelle. Pouvoir accuser les autres devient un faux soulagement. Il faut s’accepter soi-même, savoir cohabiter avec ses propres limites, y compris se pardonner, pour pouvoir avoir cette même attitude envers les autres.

5) Se réjouir avec les autres et l’amour excuse tout, l’amour espère

Se réjouir du bien de l’autre.  La famille doit toujours être un lieu où celui qui obtient quelque chose de bon dans la vie, sait qu’on le fêtera avec lui.

Ce qui va avec c’est l’amour excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.  L’amour a le souci de l’image des autres, avec une délicatesse qui conduit à préserver même la bonne réputation des ennemis.  L’amour cohabite avec l’imperfection, il l’excuse, et il sait garder le silence devant les limites de l’être aimé.

6) L’amour fait confiance et espère

Il ne s’agit pas seulement de ne pas suspecter l’autre de mentir ou de me tromper.  L’amour fait confiance, renonce à tout contrôler, à posséder, à dominer. Une famille où règne une confiance affectueuse permet le jaillissement de la véritable identité de ses membres.

L’amour ne désespère pas de l’avenir. Relié au mot qui précède, cela désigne l’espérance de celui qui sait que l’autre peut changer. Cela implique d’accepter que certaines choses ne se passent pas comme on le désire. Le jour de la résurrection le véritable être de toute personne brillera avec toute sa puissance de bien et de beauté.

8) L’amour supporte tout

Supporter, dans un esprit positif, toutes les contrariétés. L’amour ne se laisse pas dominer par la rancœur, le mépris envers les personnes, le désir de faire du mal ou de se venger. L’idéal chrétien c’est un amour en dépit de tout.