Pour les gens de la paroisse, qui est saint Martin ?

(Martin, celui qui est voué à Mars, le dieu de la guerre)
Pour certains, un grand homme ! Pour d’autres, un grand évêque ! Le troisième évêque de Tours (de 371 à 397) ; et pour l’Église, un grand saint. C’est, pour tous, l’homme du « manteau partagé ». C’est-à-dire celui qui, comme le Christ, a laissé parler on cœur.

Nous sommes au IVe siècle. Martin est né en 316 en Pannonie, en Hongrie. Son père, officier dans l’armée romaine, l’enrôla comme soldat à l’âge de 15 ans. Il servit dans la cavalerie impériale. Martin eut très tôt la volonté de devenir chrétien et de vivre une vie totalement consacrée à Dieu. Il avait l’habitude de donner sa solde aux pauvres. Alors qu’il était en garnison à Amiens, en Gaule, un jour d’hiver glacial, un mendiant nu implora son secours. Martin, n’ayant plus d’argent sur lui, coupa son manteau en deux et en donna une moitié au mendiant (l’autre moitié restait la propriété de l’armée romaine). Celui-ci lui apparut ensuite en songe sous les traits de Notre Seigneur Lui-même. Un geste qui lui donnera une immense popularité, qui perdure encore de nos jours. Personnage emblématique, Martin est devenu le symbole du partage.
Martin se sent appelé par Dieu. Il est baptisé la nuit de Pâques à 22 ans en 339. La veille d’une bataille, Dieu offre la victoire aux romains et Martin est libéré. Dorénavant, il servira Dieu et évangélisera la Gaule. Il quitte l’armée pour devenir un apôtre de la miséricorde. «La plus belle figure de la Miséricorde après le Christ, c’est Saint Martin de Tours», dit le Père Christophe Ra imbault. Il est connu chez les orthodoxes sous le nom de Martin le Miséricordieux. Par ailleurs, il est depuis 1993, le Saint P rotecteur des Policiers.
Martin, missionnaire du Christ est un homme habité par le Christ. Après son temps de service, il rejoint en 356 l’évêque Hilaire de Poitiers, avec lequel il luttera contre l’arianisme (les ariens ne reconnaissaient au Christ qu’une partie de divinité). Il crée alors un petit monastère d’où il accomplit ses premiers miracles.
Martin, évêque, avait une grande réputation de thaumaturge (faiseur de miracles), qui se propage dans toute la région, si bien qu’en 371, malgré sa résistance, les habitants de Tours l’élisent évêque de la ville. Il dirigea le diocèse pendant plus de 25 ans. Il fonda la prestigieuse abbaye de Marmoutier après avoir été nommé Évêque. Le 8 novembre 397, Martin meurt à Candes lors d’une visite pastorale.
Martin, un témoin toujours moderne : « Saint Martin nous invite à ne jamais oublier d’aller vers les pauvres d’aujourd’hui, pauvres de toutes sortes, blessés de la vie, blessés dans leurs cœurs, blessés dans leurs corps, blessés dans leur isolement… », (Mgr Bernard-Nicolas Aubertin).

Martin, « soldat de la paix », est l’homme de prière qui a implanté en Gaule le premier monastère de la chrétienté du monde occidental, pasteur attentif à chacun. « Sa démarche d’ouverture au pauvre l’a amené au Christ.
Sa quête permanente de la foi dans un monde alors plein d’idolâtries rejoint notre souci de la nouvelle angélisation». (Père Raimbault).
Saint patron de la France, saint Martin est fêté le 11 novembre, jour choisi pour l’armistice par les maréchaux Foch et Joffre qui voulurent que toutes les cloches des églises de France, pays de Saint Martin, sonnent ensemble à 11h00 ce jour là. Mais c’est dès 507 que Clovis le choisit comme saint patron des Francs après une victoire qu’il attribua à sa protection. Patron de la ville de Tours, Saint Martin est un saint connu dans le monde, un des principaux saints de la chrétienté et le plus célèbre des évêques de Tours avec Saint Grégoire de Tours. Il fut un acteur majeur de l’évangélisation des Gaules. Il a donné son nom à 3 700 églises dont notre paroisse, les églises de Combovin et Montéléger, 14 cathédrales, 220 communes en France et des milliers dans le monde !
En cet anniversaire d’Armistice, confions à Saint Martin de Tours, patron des militaires, tous les soldats en zone de combat, ces policiers-gendarmes-sapeurs pompiers qui risquent leur vie pour les autres. Soyez tous étroitement unis à Dieu et très proches des gens dans notre monde blessé. Et soyons heureux et fiers d’appartenir au Christ.
Bonne fête paroissiale à tous et toutes et à ceux qui portent le nom « Martin ».

Père Bila Mathias DOAMBA